Ce projet propose une approche innovante pour résoudre plusieurs problématiques préoccupantes dans les zones rurales. Actuellement, de nombreux jeunes vivent une réalité paradoxale : pendant leur séjour dans les villages, ils gèrent leur propre unité de production agro-pastorale tout en contribuant activement aux activités de leurs parents. Cependant, une fois qu’ils obtiennent leur diplôme, ils sont souvent contraints de quitter leur terre natale pour chercher du travail en ville. Cette transition les transforme en dépendants financiers de leurs familles, puisque ces familles doivent désormais financer leur loyer, leurs déplacements, leurs fournitures scolaires, et bien d’autres dépenses, créant ainsi une pression financière sur leurs proches qu’ils ne sont plus paradoxalement présents pour aider.
L’une des conséquences les plus graves de cette situation est que des jeunes qui étaient autrefois propriétaires de leurs entreprises agro-pastorales et qui vivaient de manière autonome se retrouvent à quémander dans d’autres villages ou dans les villes, devenant ainsi un fardeau pour la société. Ce problème est amplifié lorsque les jeunes obtiennent leur baccalauréat et ne peuvent poursuivre leurs études qu’à Lomé ou à Kara, les principales villes du pays. Les problèmes posés par cet éloignement empêchent bon nombre d’atteindre la licence. Mais une fois habitués à la vie citadine, beaucoup n’acceptent plus retourner à leurs entreprises agro-pastorales au village. En conséquence, beaucoup de jeunes talentueux abandonnent l’agriculture pour des emplois précaires, souvent en tant que conducteurs de motos-taxis et dans d’autres professions peu qualifiées, sous-exploitant leur véritable potentiel.
En outre, l’accès à l’enseignement supérieur est limité pour de nombreux jeunes en raison de contraintes financières. Le coût élevé des études dans les grandes villes entraîne l’abandon précoce de leur parcours académique, parfois dès l’obtention du baccalauréat, car ils ne peuvent pas se permettre de poursuivre leurs études dans des établissements éloignés.
Le projet “Université Verte” s’attaque à ces problèmes de manière globale et durable. Il prévoit l’établissement de centres d’éducation et de formation à proximité des villages et des zones rurales. Ces centres permettront aux étudiants de continuer à s’impliquer activement dans les activités agro-pastorales tout en poursuivant leur éducation qu’ils pourront financer eux-mêmes en tout ou partie par les produits de leur entreprise agro-pastorale. Cette approche innovante vise à garantir que les jeunes ruraux puissent maintenir leurs unités de production, vivre avec leurs familles, et en même temps, progresser dans leur parcours académique jusqu’à l’université, y compris l’obtention de licences et de masters.
Pour que ce projet devienne une réalité et apporte des avantages tangibles aux communautés rurales, nous sollicitons le soutien technique, les conseils et les autorisations des autorités compétentes. Nous proposons également de collaborer étroitement avec les établissements d’enseignement déjà présents sur le territoire. Cette collaboration permettra de renforcer les capacités des enseignants et d’intégrer des enseignants qualifiés dans nos centres de formation et d’enseignement.
En résumé, le projet “Université Verte” représente une opportunité majeure de transformer les jeunes ruraux en ressources éduquées et compétentes, tout en préservant leur culture agricole. Il offre également la possibilité de stimuler le développement rural en créant des synergies entre l’éducation et l’agriculture, tout en garantissant que les jeunes puissent rester près de leur famille et de leur terre natale tout en poursuivant leurs rêves académiques. Nous croyons fermement que cette approche novatrice contribuera à l’essor des communautés rurales et au bien-être de la nation dans son ensemble.